La comptabilité générale (comptabilité financière) est le recensement et l'évaluation des flux générés par des événements commerciaux, matériels, juridiques et économiques d'une entreprise qui concourent au résultat d'une période, c'est-à-dire l'accroissement ou la diminution de la valeur d'une entreprise.
L'inventaire de tous ces évènements qui doivent être pris en compte forme le champ comptable. La manière dont ils le sont est la technique comptable. La révision comptable a pour but de s'assurer que tous les évènements ont été pris en compte et pour des valeurs exactes.
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Le souverain Hammourabi de Babylone évoque la comptabilité des marchands dans ses lois. Les Incas utilisaient des rubans de couleurs noués pour tenir les comptes ; un nœud par opération, une couleur par produit. Les Romains utilisaient les termes expensa pour les dépenses et accepta pour les recettes.
1494 : le moine italien Luca Pacioli édite à Venise son traité sur la comptabilité en « partie double ».
1581 : en Italie, le collegio des Raxonati est la première société de comptables.
1673 : en France, Jean-Baptiste Colbert impose la tenue de livres comptables.
1807 : code de commerce napoléonien.
1881 : création en France de la société de comptabilité.
1947 : premier plan comptable général en France
1962 : Gilbert Bitsch invente le lettrage conversationnel de qualification des écritures pour son application en comptabilité générale et réalise le premier positionnement des détails du solde des comptes de tiers sur une tabulatrice IBM 421 un outil de mécanographie, puis sur ordinateur IBM 360/40, le 1er janvier 1966. Ce qui a ouvert la comptabilité à l'informatique.
2002 : règlement européen sur l'application des normes comptables internationales aux comptes consolidés des sociétés cotées.
Afin de rendre l'information économique, commerciale ou financière vérifiable, traçable et sûre, la comptabilité générale utilise la notion de flux lors des enregistrements comptables. La comptabilité générale recense des flux des faits commerciaux, matériels, juridiques et économiques d'une entreprise. Par exemple : un fait commercial sera la vente ou l'achat d'un produit, un fait matériel sera l'usure des machines, un fait juridique sera l'engagement de rembourser un emprunt ou un achat, ou de payer le personnel, ou de payer les taxes et autres impositions, un fait économique sera la variation de la valeur d'un titre en portefeuille.
Le principe de base de la comptabilité générale consiste à enregistrer tous les événements économiques (appelés flux) sur deux colonnes : l'opération et sa contrepartie (Les deux colonnes s'appellent respectivement « débit » et « crédit »). La notion de flux répond à un principe : tout emploi suppose une ressource et il n'est pas de ressource qui ne trouve son emploi (partie double). Lors d'un enregistrement comptable le total débit est donc toujours égal au total crédit.
Le tableau suivant explique comment il est possible de décomposer un flux en plusieurs lignes d'écritures comptables : Il est possible d'envisager par exemple un débit d'augmentation de charge par la contrepartie au crédit d'une augmentation de dette.
Flux au débit (emploi) | Flux au crédit (ressource) |
---|---|
Augmentation de charges | Augmentation de produits |
Augmentation de possession "+"(actif) | Diminution de possession "-"(actif) |
Diminution du dû "-"(passif) | Augmentation du dû "+"(passif) |
Diminution de produits (rare) | Diminution de charges (rare) |
Par exemple, pour une machine achetée 7000 et une voiture achetée 3000 et payées immédiatement 10000 par chèque de banque, on enregistre l'écriture suivante :
Compte | Intitulé | Débit | Crédit |
---|---|---|---|
215000 | Machine | 7000 | |
218200 | Voiture | 3000 | |
512000 | Banque | 10000 |
L'écriture enregistre le transfert d'une valeur monétaire (les 10000 payés) contre deux biens qui viennent enrichir le patrimoine de l'entreprise pour une valeur équivalente.
De nombreux flux peuvent être enregistrés et valorisés en continu (achat, vente, paiement des salaires, opérations de trésorerie etc.). Mais dans bien des cas les flux de période ne peuvent apparaître que comme la différence entre une estimation de début de période et une estimation de fin de période. Ce travail d'estimation est l'inventaire. Il porte d'une façon générale sur les valeurs de l'actif et du passif. Un terrain a pu connaître une plus value ; un titre de placement une moins value ; les inventaires contiennent des "rossignols" sans valeur qui n'ont plus de chance de se vendre au prix de leur achat. Bien que d'une façon générale les mouvements de valeurs soient retracés à leur valeur historique (au moment où ils ont eu lieu), les normes de l'entreprise ou celles auxquelles elle est soumise peuvent imposer une actualisation aux valeurs du jour d'inventaire. Les nouvelles normes comptables des banques ont récemment faits l'objet de critiques acerbes parce qu'elles imposaient de déprécier instantanément des prêts "non performants" ou dont le marché était bloqué (cas des CDO) et donc aggravaient la crise même si elles donnaient une vision plus exacte de la valeur réelle de l'actif des banques.
Les règles de la comptabilité générale s'imposent à toutes les entreprises industrielles et commerciales (articles L 123-12 à L 123-28 du code du commerce en France). Les très petites entreprises (TPE) peuvent se contenter d'une comptabilité en partie simple, dite comptabilité « de caisse ».
En France, l'organisation comptable (opérations à enregistrer, présentation des résultats) a longtemps été destinée à informer les tiers détenteurs de droits réels sur l'entreprise (actionnaires, prêteurs, État). En conséquence, la première préoccupation était l'évaluation du patrimoine, avec une présentation juridique du bilan (voir ci-dessous) : d'un côté, les droits acquis (droit de propriété sur les actifs et les stocks, droit de créance sur les clients), de l'autre côté les obligations (les dettes). Cette vision patrimoniale, « qui fait merveille sur le mort [le passé] mais massacre le vivant »[réf. souhaitée], a montré ses limites dans une économie en mouvement qui devient plus financière, moins industrielle. C'est pourquoi la comptabilité française, en cours de mutation, se rapproche des normes internationales dites IFRS qui privilégient une approche financière, conforme aux pratiques comptables anglo-saxonnes. L'objectif de ces nouvelles normes comptables françaises est de faciliter une représentation des opérations de l'entreprise plus proche de la réalité économique.
La liste des écritures est portée sur un bordereau de saisie appelé aussi Journal des écritures (ce journal liste spécifiquement par type d'écritures contrairement au simple bordereau). À noter cependant que la plupart des comptabilités sont maintenant tenues grâce à des logiciels qui ont dématérialisé le Journal (il n'est plus systématiquement tenu sous format papier).
Lors de la clôture annuelle de l'exercice comptable la comptabilité produit les documents suivants :
En France, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est compris entre 76 300 € et 763 000 € en cas de vente de biens, ou entre 27 000 € et 230 000 € en cas de vente de services, peuvent ne constituer qu'une comptabilité de trésorerie (encaissement-dépenses : caisse).